Non classé

EPISODE 25

Retombées et complots

Histoire de la dernière révélation !

Le contenu qui suit n’est proposé qu’à titre purement indicatif et n’engage que son auteur. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre mosquée locale.

Nous nous plaçons sous la protection d’Allah (Exalté soit-Il) pour la réussite de nos œuvres et demandons Son Pardon pour les erreurs émanant de nos âmes.

Fraternellement vôtre… Bilal Muezzin !

Résumé :

La victoire des Musulmans à Badr établit définitivement la légitimité de ces derniers dans la région, contrariant les Quraysh qui redoutent la concurrence de ce nouveau groupe. Abu Lahab est tout particulièrement humilié par cette défaite, lui qui n’avait eu de cesse de s’opposer au Prophète (paix et prière d’Allah sur lui) depuis les débuts de la révélation. Dans le même temps, Safwan conspire secrètement avec Umayr à qui il offre de payer ses dettes s’il se rend à Médine tuer l’Envoyé de Dieu (paix et prière d’Allah sur lui). Prétextant la visite de son fils retenu prisonnier par les Musulmans pour s’approcher du Prophète (paix et prière d’Allah sur lui), Umayr est confondu par celui-ci qui, par la grâce d’Allah, lui relate les propos échangés avec Safwan. Subjugué, Umayr se convertit aussitôt à l’Islam, obtenant par là même la libération de son fils…

HISTOIRE :

L’humiliation d’Abu Lahab

La bataille de Badr eut des conséquences profondes aussi bien chez les idolâtres de La Mecque que chez les musulmans de Médine et dans toute l’Arabie en général. À La Mecque, les Quraysh n’étaient pas heureux de voir le Prophète (saws) instaurer à Médine un État qui faisait concurrence à leur suprématie sur les tribus arabes. Les chefs de Quraysh, ou du moins les plus extrémistes, espéraient pouvoir mettre un terme rapidement au défi que représentaient les musulmans à Médine.

A Badr, cependant, leurs rêves furent brusquement anéantis. Le défi représenté par les musulmans paraissait désormais plus sérieux que jamais. Beaucoup de négateurs s’étaient sans doute imaginé que rien ne pourrait résister à la puissance des Quraysh. Une telle défaite, infligée par une force trois fois moins nombreuse que la leur et beaucoup moins bien équipée, était une humiliation à laquelle ils ne s’attendaient pas et qu’ils ne pourraient pas tolérer longtemps.

Chacun d’eux nourrissait l’espoir, bien lointain toutefois, que quelque chose arriverait pour rétablir ne fût-ce que partiellement leur honneur brisé. L’un de ces hommes, Abu Lahab, oncle du Prophète (saws), s’était violemment opposé à lui toute sa vie. Comme nous l’avons vu, il n’était pas parti avec l’armée de Quraysh mais avait envoyé un homme à sa place. L’annonce de la défaite l’avait cependant profondément ébranlé. Un jour, il se rendit à Zamzam, le puits proche de la Ka’ba, où sa belle-soeur Umm al-Fadl, l’épouse d’al-Abbâs, regardait travailler l’un de ses serviteurs.

Ce dernier était musulman comme son maître et sa maîtresse, bien qu’al-Abbâs, ayant décidé de ne pas rompre avec sa tribu, ait préféré garder secrète sa conversion. Peu après qu’Abû Lahab se fut assis, l’un de ses neveux, al-Mughîra ibn al- Harith, arriva : c’était l’un des tout premiers soldats de Quraysh à arriver à La Mecque. Abu Lahab l’appela, lui demandant de venir : quelques autres personnes s’approchèrent aussi, pour savoir comment la bataille s’était déroulée. Abu Lahab le somma d’expliquer comment les Quraysh avaient pu subir une aussi cinglante défaite.

Al-Mughîra répondit : « Dès le début des affrontements, nous les avons laissés nous saisir par les épaules et faire de nous ce qu’ils voulaient, et nous faire prisonniers à volonté. Toutefois, je ne blâme personne. Nous avons assurément vu des hommes blancs, montés sur des chevaux blancs et noirs, envahir l’horizon et tout emmener sur leur passage : personne ne pouvait leur résister. »

Le serviteur, qui se nommait Abu Râfi’, se retourna et dit : « Ce sont certainement les anges. » Abu Lahab, furieux, frappa Abu Râfi’ au visage. Celui-ci essaya de riposter, mais il était malingre. Abu Lahab le souleva, le jeta à terre et, s’asseyant sur lui, se mit à le frapper très fort. Cependant, Umm al-Fadl saisit un pieu et en frappa Abu Lahab, le blessant à la tête. Elle lui dit : « Tu penses que tu peux le frapper comme tu veux parce que son maître n’est pas là ! » Abu Lahab se leva et partit, éprouvant, en plus de l’humiliation générale de la défaite des Quraysh, celle d’avoir été frappé en public par une femme. C’était apparemment trop d’humiliation pour Abu Lahab, qui ne vécut que sept jours après cet incident.

Le cas d’Abû Lahab était celui d’un homme écrasé par l’humiliation et par le constat que tous ses efforts pour s’opposer à Muhammad (saws) avaient été vains, que la cause pour laquelle il luttait était perdue d’avance et que la marée de l’Islam allait tout emporter sur son passage. Abu Lahab n’avait plus de raison de vivre.

D’autres notables de Quraysh réfléchissaient au moyen de se venger rapidement. L’un d’eux, Safwân, était accablé par la mort à Badr de son père, Umayya ibn Khalaf, et de son frère Alî. Peu après la bataille, il discutait de la défaite infligée aux Quraysh par les musulmans avec l’un de ses amis appelé ‘Umayr ibn Wahb.

Ce dernier était un homme courageux et intelligent. C’était lui qui avait donné une estimation juste du nombre de soldats musulmans juste avant le commencement de la bataille. Avant l’émigration du Prophète (saws) à Médine, ‘Umayr avait fait beaucoup de mal au Prophète (saws) et à ses adeptes. Bien que lui-même ait pu échapper à la mort et à la captivité lors de la bataille de Badr, son fils Wahb y avait été fait prisonnier. Safwân et ‘Umayr étaient assis près de la Ka’ba et la conversation portait évidemment sur la bataille de Badr.

À propos des hommes de Quraysh qui avaient été tués, Safwân dit : « Maintenant qu’ils sont morts, la vie ne vaut plus rien. » ‘Umayr renchérit : « C’est bien vrai. Si ce n’était que je suis accablé d’une dette que je ne peux pas rembourser et que mes enfants sont si jeunes qu’ils souffriraient beaucoup si je venais à mourir, je serais allé moi-même tuer Muhammad. Après tout, j’ai un très bon prétexte pour aller là-bas : ils retiennent mon fils prisonnier, et je peux prétendre que je suis venu le libérer contre une rançon. »

Safwân comprit qu’une excellente occasion se présentait à lui. Il dit à ‘Umayr : « Ne te préoccupe pas de ta dette : je la paierai intégralement. Ne t’inquiète pas pour tes enfants : je m’en occuperai pour toi. Ils auront tout ce que je pourrai leur donner. »

‘Umayr était sérieux dans son intention, et n’avait pas parlé à la légère. Il promit à son ami de partir le plus tôt possible et il fit promettre à Safwân de ne souffler mot de leur accord à personne. Le secret était extrêmement important pour le succès d’une telle entreprise. ‘Umayr fit aiguiser et empoisonner son sabre. Puis il partit en secret, sans faire part à personne de ses intentions.

À Médine, ‘Umar ibn al-Khattâb était assis avec un groupe de musulmans. Ils discutaient de leur victoire à Badr et remerciaient Dieu pour l’aide décisive qu’il leur avait apportée, leur permettant d’écraser leurs ennemis. Tous étaient conscients que sans la grâce et l’aide de Dieu, ils n’auraient jamais pu remporter une aussi éclatante victoire. Une telle discussion est naturellement agréable à ceux qui y prennent part. Soudain, ‘Umayr apparut.

‘Umar fut le premier à l’apercevoir lorsqu’il mit pied à terre à la porte de la mosquée du Prophète (saws). Il remarqua tout de suite que ‘Umayr portait son sabre. ‘Umar dit aux autres musulmans : « Ce chien, Umayr ibn Wahb, est un ennemi de Dieu et n’a pu venir ici que dans une mauvaise intention. C’est lui qui a déclenché les hostilités et évalué notre nombre pour nos ennemis le jour de Badr. »

‘Umar alla immédiatement trouver le Prophète (saws) et lui dit : « Envoyé de Dieu, ‘Umayr ibn Wahb, l’ennemi de Dieu, vient d’arriver en portant son sabre. » Le Prophète demanda à ‘Umar de faire entrer ‘Umayr. ‘Umar s’approcha de ‘Umayr, saisit la courroie à laquelle il accrochait son sabre, la lui passa autour du cou et le tira avec. Il dit aussi aux ansâr qui étaient près de lui : « Venez vous asseoir auprès du Prophète. Prenez garde à ce méchant homme, il est rusé et malin. »

Puis ‘Umar fit entrer ‘Umayr auprès du Prophète (saws). Lorsque le Prophète (saws) vit ‘Umar tirer ‘Umayr par la courroie de son sabre passée autour de son cou, il lui dit de le relâcher et dit à ‘Umayr de s’approcher. Pour détendre l’atmosphère, ‘Umayr salua tout le monde en employant l’expression en usage chez les idolâtres : « Que votre matinée soit heureuse. » Le Prophète lui dit : « Dieu nous a gratifiés d’une salutation meilleure que la tienne, ‘Umayr. C’est la salutation de la paix, la salutation des gens au Paradis. » ‘Umayr répondit : « Par Dieu, Muhammad, je n’ai entendu cela que très récemment. »

Le Prophète (saws) lui demanda ensuite la raison de sa visite à Médine. ‘Umayr, mourant à son prétexte, répondit : « Je suis venu au sujet du prisonnier que vous retenez. Je voudrais vous demander de bien le traiter. » Alors, le Prophète (saws) lui demanda pourquoi il avait son sabre avec lui. ‘Umayr répondit : « Maudits soient ces sabres ! Ils sont bien inutiles. » Le Prophète répéta sa question quant au but de son voyage et insista pour connaître la vérité. ‘Umayr dit encore qu’il était simplement venu pour son prisonnier et qu’il n’y avait pas d’autre raison à sa présence à Médine.

Le Prophète saws) répliqua : « Mais si, il y a une autre raison. Tu t’es assis avec Safwân ibn Umayya et vous avez discuté des pertes des Quraysh à Badr, puis tu lui as dit : « N’étaient-ce mes dettes et mes enfants, je serais allé tuer Muhammad. » Alors, Safwân a dit qu’il paierait tes dettes et s’occuperait de tes enfants si tu venais me tuer. Mais Dieu fera échouer ton plan. » Ébahi, ‘Umayr répondit : « J’atteste que tu es le Messager de Dieu. Nous disions que tu mentais quand tu nous parlais de la foi et des révélations que tu recevais. Mais c’est là quelque chose dont personne, à part Safwân et moi, n’a été le témoin. Par Dieu, je sais que personne sauf Lui n’a pu t’en informer. Loué soit celui qui m’a guidé vers l’Islam et m’a montré le droit chemin. J’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu et que tu es Son messager. »

Le Prophète (saws) se tourna vers ses compagnons et leur dit : « Instruisez votre frère dans sa foi et enseignez-lui le Coran, et libérez son prisonnier. » Ces ordres furent bien sûr exécutés sans tarder. Il est intéressant de noter que le Prophète (saws) désigna ‘Umayr comme le frère de ses compagnons dès qu’il eut déclaré sa conversion à l’Islam. Cette profession de foi est tout ce qui est nécessaire pour appartenir à la fraternité des musulmans.

A toute époque, ce lien de fraternité a toujours été très puissant et très réel chez les musulmans. C’est un lien qui l’emporte sur toutes les autres relations. Dès l’instant où ‘Umayr eut déclaré qu’il croyait en l’unicité divine et au message du Prophète (saws), il devint le frère de tous les musulmans qui étaient quelques moments plus tôt ses ennemis. Quelques jours plus tard, ‘Umayr alla trouver le Prophète (saws) et lui dit :

« Envoyé de Dieu, j’ai fait beaucoup d’efforts pour éteindre la lumière de Dieu et j’ai fait beaucoup de mal à ceux qui suivaient la religion de Dieu. Je te demande maintenant la permission de retourner à La Mecque et d’y appeler les gens à croire en Dieu et Son messager et à devenir musulmans. J’espère qu’ils m’écouteront et que Dieu les guidera. Sinon, je leur causerai du tort comme je le faisais auparavant à tes partisans. » Le Prophète accorda sa permission et ‘Umayr prit le chemin du retour.

À La Mecque, Safwân ne parvenait pas à dissimuler son impatience au sujet de la mission de ‘Umayr. Il dit à certains de ses amis : « Dans quelques jours, vous recevrez une nouvelle qui vous fera oublier la bataille de Badr.» Si quelqu’un venant de la direction de Médine arrivait à La Mecque, Safwân allait lui demander des nouvelles de ‘Umayr. Il ne tarda pas à apprendre que ‘Umayr était devenu musulman. Safwân en fut très affecté et se sentit trahi. Il fit le serment de ne plus jamais adresser la parole à ‘Umayr et de ne plus jamais lui rendre service.

Quand ‘Umayr arriva à La Mecque, il commença à inviter les gens à embrasser l’Islam. Comme nous l’avons dit, il était très courageux. Il était aussi très dur envers ceux qui ne répondaient pas à son appel. De fait, les gens furent nombreux à y répondre et à embrasser l’Islam. La bataille de Badr eut un effet énorme sur tous ceux qui, à La Mecque, penchaient vers l’Islam mais hésitaient à franchir le pas de la conversion. Beaucoup d’autres qui avaient tenu leur conversion secrète reconnaissaient maintenant ouvertement avoir suivi le Prophète (saws). Un grand nombre de personnes rejoignirent les rangs des musulmans et partirent pour Médine. Les efforts de ‘Umayr n’auraient pas été aussi efficaces si Dieu n’avait pas accordé aux musulmans une aussi éclatante victoire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *