Non classé

EPISODE 14

L’exemple de Bilal

Histoire de la dernière révélation !

Le contenu qui suit n’est proposé qu’à titre purement indicatif et n’engage que son auteur. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre mosquée locale.

Nous nous plaçons sous la protection d’Allah (Exalté soit-Il) pour la réussite de nos œuvres et demandons Son Pardon pour les erreurs émanant de nos âmes.

Fraternellement vôtre… Bilal Muezzin !

Résumé :

La répression contre les Musulmans s’intensifie sous l’égide d’un homme cruel surnommé Abu Jahl (« père de l’ignorance »), et chaque membre de la communauté est éprouvé selon son rang au sein de la société Mecquoise : S’il est commerçant, on le menace de boycott, s’il est protégé par son clan, on l’ostracise et le moque publiquement, s’il appartient aux classes inférieures, on le frappe ou le torture comme l’est Bilal, né esclave Abyssin, dont le « maitre » l’expose au soleil sur le sable brûlant, une pierre posée sur le torse, pour lui faire abjurer sa foi. Indigné, Abu Bakr rachète à prix d’or Bilal à son tortionnaire et l’affranchit immédiatement, chose qu’il recommencera pour d’autres par la suite…

HISTOIRE :

BILAL ……

Bilâl était né en esclavage d’un père abyssin. Son maître, Umayya ibn Khalaf, le chef du clan des Jumah, voulut montrer à tous les Mecquois qu’il était aussi préoccupé qu’Abû Jahl par la défense de l’ordre établi. Bilâl fut emmené jour après jour dans le désert où il était sévèrement battu. À midi, lorsque le soleil était le plus chaud, on le faisait coucher dans le sable, sans aucun vêtement pour protéger son dos du sable brûlant.

Une grosse pierre était posée sur sa poitrine pour augmenter la torture. On le traînait avec des cordes sur le sable brûlant. Encore et encore, on lui demandait de renier l’islam et d’affirmer qu’il croyait aux idoles ; encore et encore, il répétait : « Il est Un ! Il est Un. » Les souffrances de Bilâl durèrent longtemps, jusqu’au jour où Abu Bakr, passant par là, assista à la scène. Il essaya sans succès d’éveiller la compassion d’Umayya. Ce dernier accusa au contraire Abu Bakr d’être à l’origine de la transgression de Bilâl et le mit au défi de le sauver.

Abu Bakr dit à Umayya : « Je l’achète avec un prix dépassant sa valeur. Qu’en dis tu ? » Umayya ne se fit pas attendre. Ayant perdu espoir de briser la volonté de Bilal, il accepta l’offre d’Abu Bakr. Il s’était rendu compte que le prix de Bilal était plus profitable que sa mort. Comme Abu Bakr aidait Bilal à se relever, Umaya dit : « Prends-le! si tu m’avais proposé un ouqiya, je te l’aurais vendu. » Abu Bakr, se rendant compte que ces mots étaient destinés à humilier Bilal, il répondit : « Par Dieu! si tu avais exigé cent ouqiyas, je les aurais avancées ! » Puis Abu Bakr l’affranchit immédiatement, car il savait que l’islam n’aimait pas l’esclavage et promettait une grande récompense divine à quiconque libérerait des esclaves.

Le noble coeur d’Abu Bakr

Abu Bakr devait répéter cette noble action à plusieurs reprises. Ainsi, Amir ibn Fuhayra était un esclave appartenant à at-Tufayl ibn Abdullâh al-Asdî, qui avait un lien de parenté avec Abu Bakr à travers son épouse Umm Rûman, la mère de Aïsha. Amir ibn Fuhayra était l’un des tout premiers musulmans, et souffrit durement pour cela : il fut l’une des victimes de la campagne de terreur. Cependant, Abu Bakr l’acheta à son maître et l’affranchit. Amir continua à travailler pour Abu Bakr comme berger. Il devait plus tard jouer un rôle important en aidant le Prophète (saws) et Abu Bakr à émigrer de La Mecque à Médine.

Le Prophète (saws) apprécia beaucoup l’acte d’Abû Bakr en faveur de ces deux esclaves et l’encouragea à faire tout ce qu’il pourrait pour aider les victimes de cette campagne de torture. Abu Bakr, comme à son habitude, consentit sans hésiter. Il choisit les plus faibles et ceux qui se montraient les plus déterminés à défier les persécuteurs. Ainsi, Zunayra était une esclave appartenant au clan des Makhzûm.

C’était donc à Abu Jahl qu’il revenait de la torturer. Il lui fit tellement subir qu’elle perdit la vue. Puis il lui dit : « Ce sont les deux déesses, al-Lât et al-‘Uzzâ, qui t’ont fait cela. » Elle répliqua : « Comment al-Lât et al-‘Uzzâ pourraient-elles savoir qui les adore ? C’est simplement la volonté de Dieu et mon Seigneur est capable de me rendre la vue. » Lorsqu’elle se réveilla le lendemain, elle voyait à nouveau. Des gens de Quraysh dirent : « Cela fait partie de la magie de Muhammad. » Abu Bakr s’empressa de sauver cette esclave et de l’affranchir.

Une femme appelée an-Nahdiya et sa fille étaient esclaves et appartenaient à une femme du clan des Abd ad-Dâr. Elles devinrent toutes les deux musulmanes et leur maîtresse ordonna qu’elles soient torturées. Un jour, elle leur donna de la farine pour faire le pain, mais, en les mettant au travail, elle les menaça : « Vous resterez mes esclaves pour toujours. Par Dieu, je ne vous libérerai jamais. » Abu Bakr était là et l’entendit. Il lui dit : « Pourquoi ne pas te défaire de ton serment ?» Elle répondit : « M’en défaire ? C’est toi qui les as corrompues, alors libère-les si tu veux. » Abu Bakr lui demanda quel prix elle en voulait et paya le prix. Il déclara immédiatement que les deux femmes étaient libres et leur dit de rendre sa farine à leur ancienne maîtresse. Elles lui demandèrent s’il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elles finissent leur tâche et il répondit qu’elles pouvaient le faire si elles le souhaitaient.

Une autre esclave, nommée Umm ‘Ubays, appartenait à al-Aswad ibn Abd Yaghûth du clan de Zuhra. Abu Bakr, la voyant un jour torturée par son maître, l’acheta et l’affranchit. Il en fit autant pour une autre esclave appartenant au clan des Adî, où c’était ‘Umar ibn al-Khattâb, alors encore idolâtre, qui tourmentait les musulmans. ‘Umar battait cette femme aussi souvent et aussi fort qu’il le pouvait. Un jour, il cessa de la battre en disant : « Excuse-moi ! Je cesse de te battre parce que j’en ai assez. » Elle répliqua : « C’est Dieu qui te fait cela. » Abu Bakr acheta cette femme et la libéra.

En tout, Abu Bakr libéra sept esclaves pour les faire échapper à la campagne de terreur initiée par les Quraysh. Son père, qui n’était pas musulman, ne comprenait pas son comportement. Il lui dit : « Mon fils, je vois que tu libères des esclaves faibles. Si tu veux faire cela, pourquoi ne libères-tu pas des hommes forts qui pourront te protéger ? » Abu Bakr lui expliqua qu’il ne recherchait, en agissant ainsi, que la récompense divine.

Ce comportement d’Abû Bakr illustre parfaitement la solidarité qui unissait la nouvelle communauté musulmane. Ceux qui pouvaient aider leurs frères et soeurs n’hésitaient pas à leur apporter tout le soutien possible. Néanmoins, les actions d’Abû Bakr étaient exemplaires. Ni lui ni les autres musulmans de lignée tribale n’avaient le pouvoir de mettre un terme à la campagne de terreur. Quoique relativement riche, il ne pouvait pas acheter toutes les victimes de la persécution des Quraysh. D’ailleurs, il ne s’agissait pas uniquement d’esclaves, et les maîtres des esclaves refusaient généralement de les vendre.

L’action d’Abû Bakr exprimait le nouveau lien qui s’était établi entre les adeptes de la nouvelle religion. En outre, elle comportait un autre aspect : elle soulignait l’égalité entre tous les adeptes de la nouvelle religion, qu’ils soient maîtres ou esclaves. Bien plus tard, lorsque ‘Umar devint l’une des grandes figures de l’Islam, il exprima ce fait avec la plus grande clarté lorsqu’il dit à propos d’Abû Bakr et de ce qu’il avait fait pour Bilâl : « Abu Bakr est notre maître et il a libéré notre maître. »

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *